Pour la première fois depuis le 28 février et leur échange houleux à la Maison Blanche, diffusé en mondovision, Donald Trump et Volodymyr Zelensky se sont retrouvés en tête-à-tête, samedi 26 avril, à Rome, en marge des funérailles du pape François.
Penchés l’un vers l’autre, leurs visages n’étant séparés que de quelques centimètres, d’après les photos transmises par Kiev, les présidents américain et ukrainien, assis sur des fauteuils rouges, ont parlé une quinzaine de minutes dans la basilique Saint-Pierre.
Ce tête-à-tête s’inscrit dans un contexte d’effervescence diplomatique autour de la guerre en Ukraine, à laquelle Donald Trump veut mettre un terme le plus rapidement possible, plaçant son homologue Volodymyr Zelensky sous forte pression et alors que, sur le front, la Russie consolide son ascendant.
(…), a commenté le dirigeant ukrainien sur les réseaux sociaux, disant vouloir une nouvelle fois . La Maison Blanche a également jugé la rencontre .
A Poutine « de prouver qu’il veut vraiment la paix », selon Macron
Sur une autre prise de vue, les deux hommes sont debout dans la basilique en compagnie de deux autres principaux alliés de l’Ukraine, Emmanuel Macron et Keir Starmer, le président français et le premier ministre britannique. La France et le Royaume-Uni, deux pays dotés de l’arme nucléaire, peuvent être appelés à jouer un rôle important pour fournir d’éventuelles garanties de sécurité à l’Ukraine en cas de cessation des hostilités.
, a notamment écrit sur X Emmanuel Macron.
Le chef de l’Etat ukrainien s’est aussi entretenu en tête-à-tête avec la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, et avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. , a ensuite écrit cette dernière sur X.
Donald Trump : « Peut-être qu[e Poutine] me balade »
L’accélération des discussions se manifeste aussi sur les canaux entre Washington et Moscou. Vladimir Poutine, avec qui Donald Trump a entamé depuis plusieurs mois un rapprochement sensible, a évoqué la de entre la Russie et l’Ukraine, ce qui n’a jamais eu lieu depuis 2022.
Dans le même temps, samedi, Moscou a fait savoir que le président russe avait dit à l’émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, lors de leur entretien de la veille, être prêt à négocier l’issue du conflit en Ukraine . Mais Donald Trump, qui a quitté Rome juste après les cérémonies pour retourner aux Etats-Unis, a émis, sur sa plateforme Truth Social, des doutes quant à la sincérité du président russe, motivés, entre autres, par les récentes attaques meurtrières qui ont notamment frappé Kiev.
, a écrit le président américain, évoquant la possibilité de ou decontre la Russie
Les combats continuent à Koursk, selon Kiev
Le jour même de la rencontre entre MM. Trump et Zelensky, Moscou a annoncé avoir reconquis l’intégralité de son territoire dans l’oblast de Koursk, où les Ukrainiens avaient lancé une offensive en août 2024. Kiev a démenti, affirmant que les combats se poursuivaient. Vladimir Poutine avait par le passé fait comprendre qu’il n’était pas prêt à négocier la fin du conflit tant que les forces ukrainiennes n’étaient pas entièrement de cette zone.
Le chef d’état-major russe, Valeri Guerassimov, a par ailleurs salué de son allié nord-coréen, qui lie désormais Moscou et Pyongyang, illustration de la dimension globale du conflit ukrainien.
En cas de reconquête de l’oblast de Koursk, Kiev se retrouverait ainsi privé d’un levier dans d’éventuelles négociations à venir, d’autant que l’ensemble de la situation militaire ukrainienne se dégrade progressivement au fil des mois, accentuant encore plus la pression sur Volodymyr Zelensky. Ce dernier a un besoin vital du soutien américain pour continuer de résister à l’invasion russe de grande ampleur lancée en février 2022.
Donald Trump, qui avait affirmé pendant sa campagne électorale qu’il pourrait mettre très rapidement un terme à la guerre, semble vouloir forcer la main de Volodymyr Zelensky pour entamer un processus de règlement du conflit, mais Kiev craint que son protecteur américain ne le contraigne à accepter des conditions trop favorables au Kremlin, que ce soit sur d’éventuelles concessions territoriales ou les garanties de sécurité à l’Ukraine.
Donald Trump a dit, par exemple, cette semaine que la Russie garderait à l’issue du conflit la Crimée, péninsule ukrainienne qu’elle a annexée en 2014, une solution jusqu’à présent rejetée par Volodymyr Zelensky.
Le Monde avec AFP
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