Livre. C’est une plongée, à la fois réelle et imaginée, dans l’autre Russie. Face au Kremlin, sous l’URSS comme depuis un quart de siècle sous le régime de Vladimir Poutine, ces dissidents se battent dans la solitude. Mais , écrit Filipp Dzyadko, petit-fils et fils de dissidents. Dans (Stock, 224 pages, 19,50 euros), il raconte une histoire de famille faite de rencontres, amicales et littéraires, au fil des tragiques décennies soviétiques, puis russes.
Ces résistants anti-Kremlin , explique l’auteur en citant sa mère, à qui il dédie son livre : Journaliste indépendante, elle vit toujours à Moscou. Filipp Dzyadko, lui, a quitté la Russie dès mars 2022, juste après le début de l’ du Kremlin en Ukraine.
est un qui, depuis trois ans, s’oppose à la guerre dont la Russie a, en vain, caché le vrai nom. Filipp Dzyadko raconte les formes de cette rébellion, diverses et créatives. Les rubans verts, noués aux cheveux ou aux poteaux devant les postes de police. Les graffitis, peints sur les trottoirs ou à l’entrée d’immeubles. Les étiquettes, collées sur des marchandises de supermarchés.
Avec des messages très clairs, comme par exemple : Pour de tels actes de bravoure, des centaines de Russes ont depuis été condamnés à de lourdes peines de prison. , ironise Filipp Dzyadko.
Exil à Berlin
L’histoire se répète. Le 25 août 1968, juste après l’invasion de la Tchécoslovaquie par le pacte de Varsovie, huit dissidents avaient osé manifester leur opposition près du Kremlin. Ils ont été vite et brutalement arrêtés. Filipp Dzyadko rappelle que, malgré la peur, ils ont agi ni en héros ni en fous, mais animés par . Tout comme ces Russes qui, aujourd’hui, bravent les interdits pour manifester leur opposition à l’offensive militaire du Kremlin.
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